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La Grand'Cour
(écrit d'Henri SENTILHES)
 

La ferme de la Grand'Cour a probablement été l'exploitation la plus importante de la commune - sans doute avec Coupigny. Plusieurs descriptions détaillées de cette ferme, y compris de ses terres, de tout son cheptel, et même de son mobilier nous sont parvenues et permettent aujourd'hui de se représenter l'activité de cette grande ferme, située à la limite de la plaine d'Argentan et du bocage, dans cette période.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La maison d'habitation, perpendiculaire au chemin d'Argentan à Almenêches, est sans doute l'un des premiers bâtiments construits, comme la grande grange aux blés, située en face de l'entrée de la cour.

 

Au-delà de la maison, on peut reconnaître principalement et en tournant, le pressoir à

pommes et le grenier à pommes au-dessus, avec son accès par l'escalier extérieur ;

dans l'angle la fuie (un pigeonnier dans la partie supérieure avec écurie au sol) attestant

le droit seigneurial du lieu ; la grange aux blés avec sa belle charpente ancienne, datant

sans doute des XVème- XVIème siècles, deux étables, une remise, plusieurs écuries

édifiées à la fin du XVIII° siècle, la grange aux menus grains le long de la route, pour les

récoltes d'avoine, ou d'orge ; dans l'angle, deux porcheries. De l'autre côté de l'entrée qui

devait comprendre une belle arche pour un portail large avec sa porte piétonne, se trouvent

un autre cochonnier, un poulailler, une longue bergerie avant les caves le long de la route.

 

Cette belle ferme devait attirer les convoitises : c'est ainsi qu'après quelques premiers

achats de terres dès le XVIIème siècle, deux frères originaires d’Argentan et de Silly en

Gouffern s’implantent définitivement à Aunou : René LEMIERE de ROMBUISSON, parvient

à acheter la Grand’Cour à la famille DUFOUR de COURGERON en 1712 et 1713. Son frère

aîné, Pierre LEMIERE des Pallières s’était, quant à lui, installé plus au sud, dans le secteur actuel des Pallières. C’était un homme pieux dont le fils Jacques fit construire la chapelle nord (à gauche) de l'église comme le montre encore la plaque murale qui s’y trouve.

 

Des frères et neveux sont successivement curés d'Aunou et de la chapelle Sainte-Marie du Château, chapelle qui a disparu. Dans le dernier quart du XVIII° siècle, François-Jacques qui avait pris le nom de LEMIERE du Saussay (du nom des terres situées le long de la forêt) sera l'un des premiers maires d'Argentan de 1802 à 1808. Il vivait à Argentan et aimait se retirer dans sa "campagne" à Aunou, où il demeurait au château habité également aujourd'hui par ses descendants. La ferme de la Grand'Cour et le château sont donc restés depuis plus de trois siècles maintenant dans la même famille.

 

Le grand intérêt de cette ferme de la Grand'Cour est de nous apporter aujourd'hui un témoignage presque direct et très bien documenté du type d'agriculture pratiqué dans notre région dans le cadre d'une vaste exploitation dans laquelle travaillaient avec le fermier de nombreuses personnes, aidées de nombreux chevaux, une forme d'organisation qui ne s'est véritablement transformée que dans les années 1950 et suivantes.

 

 

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