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Coupigny
(texte de Jacques GODEFROY, écrit pour le bulletin
municipal en 2004)
 

Située en bordure de l'Orne, la maison a été remaniée du 14ème ou

18ème siècle.

 

Côté sud, la tour escalier en pierre est du 14ème : à l'arrière, une

avancée semble du 16ème ; la façade est du 17ème" et du 18ème

siècle.

 

Les bâtiments d'exploitation sont parallèles, encadrant la maison. 

Côté sud-ouest, les étables sont fin 18ème. Ensuite, un ancien logis

ou toit pointu, transformé, laisse apparaître une ancienne entrée. 

Nous pouvons dater I'ensemble du 13ème ou 14ème siècle. Plus

loin, la cave-pressoir, surmontée d'une chambre à grains et d'un

pigeonnier à l'intérieur du pignon, domine la mare. La charpente

de ces bâtiments part du sol, posée sur de grosses pierres ; la partie

supérieure des murs est en colombage. Ces deux édifices sont contemporains.

 

Au fond de la cour, se détachent avec quelque élégance, les "cabinets d'aisance ».

 

Au Nord se trouve une chapelle du 17ème, transformée plus tard en fournil ; quatre boxes dont le mur du fond conservent les ogives gothiques survivantes d'une ancienne chapelle ; le bâtiment qui contient l'ancien porche d'entrée et une grange.

 

Les plus anciennes traces d'ancêtres se résument à quelques silex taillés, fragments de massettes en pierres et, peut-être, le grand nombre de rochers en grès qui servirent aux bâtisseurs du Moyen-âge pour poser leurs charpentes.

 

Y avait-il un tumulus à I'orée de la forêt ?... Le menhir de "Pierre-levée" est à 1500 m. Voilà ce qui nous reste des "Ligures", premiers occupants connus de l'Orne.

 

Après un grand bond dans le temps, nous voici en 1386, date du dernier duel judiciaire de France. Ce duel opposa le Seigneur Jean de CARROUGES à Jacques LE GRIS, Seigneur d'Aunou et de Coupigny. La femme du Seigneur de CARROUGES séjournait au Manoir d'Argentelles, lorsqu'une nuit, elle fût agressée. Croyant I'avoir reconnu, elle occusa Jacques LE GRIS de ce méfait. Le duel se déroula à CARROUGES, en présence de Pierre II d'Alençon, représentant le Roi de France. La famille du vaincu, condamnée à verser une indemnité de 6000 livres au plaignant, fut contrainte de vendre une partie de ses biens, ne conservant que les terres de Coupigny et Juvigny. En 1465, Françoise LE GRIS, dernière de la lignée, apporta ses terres à Guillaume DUQUESNEL, lors de leur mariage.

 

En 1518, les clarisses d'Argenton, Almenèches, ayant reçu l'usufruit des herbages du Breuil (100 hectares), eurent maille à partir avec Pierre DUQUESNEL qui revendiquait le droit de passage. Celui-ci, en compagnie de sa femme et de son fils, pénétrait en toutes occasions dans les prés, en brisant les clôtures. Les incidents étaient suffisamment graves pour que les Nonnes ajoutent à leurs prières : "de la fureur du Sire de Coupigny, délivrez-nous Seigneur !".

 

En 1594, il semble que François d'O achète la baronnie d'Aunou-le-Faucon qui s'étendait de Saint Hippolyte à Coupigny, Aunou et une partie de Juvigny. A sa mort, les terres sont vendues.

 

Quelques années plus tard, la baronnie fût rachetée par la seconde femme du Duc de Joyeuse, devenue veuve. Celle-ci était née Françoise d'O.

 

En 1675, on retrouve un Pierre DUQUESNEL, Marquis d'Allègre, Seigneur de Coupigny, Saint Hippolyte et Juvigny-sur-Orne.

 

Au 18ème siècle, jusqu'à la révolution, Coupigny devient propriété des LA PALLU.

 

Pour l'anecdote, beaucoup plus près de nous, du 17 au 22 août 1944, un avion de reconnaissance américain "Piper Cub", est basé en haut de la colline, sous les chênes. Il décolle sur cent mètres en descendant vers l'Orne, pour diriger les tirs sur la poche de Chambois, Montormel. Cette batterie de 155 mm était basée à Saint Hippolyte.

 

Permettez-moi de conclure avec un brin de poésie :

Il y a 425 ans, François de MALHERBE écrivait à Geneviéve ROUXEL de Médavy :

"Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine

A comme l'océan son flux et son reflux,

Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,

Ou je vais me résoudre à ne la souffrir plus.

Vos yeux ont des appâts que j'aime et que je prise

Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté

Mais, pour me retenir, s'ils font cas de ma prise

Il leur faut de l'amour autont que de beauté."

 

Jacques GODEFROY

 

 

 

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